Nouveau Consensus européen pour le développement
Le CONSENSUS EUROPÉEN POUR LE DÉVELOPPEMENT signé à Bruxelles le 7 juin 2017 constitue le nouveau document de référence pour la politique européenne de développement pour les années à venir. Pour la première fois, il s’applique à l’ensemble des institutions de l’Union européenne et à tous les États membres, au titre de leur politique de développement bilatérale. Il guidera leur action dans le cadre de leur coopération avec l’ensemble des pays en développement, et ce jusqu’à 2030.
Le nouveau consensus remplace celui adopté en 2005, et prend en compte les évolutions majeures entérinées lors de l’année 2015 comme le plan d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement, les Objectifs de développement durable et l’accord de Paris sur le climat. Ce document influencera la révision à mi-parcours des instruments de financement externes et orientera la préparation des futurs instruments européens en matière de développement du futur cadre financier pluriannuel (2021-2027).
Le nouveau consensus réaffirme que l’éradication de la pauvreté demeure l’objectif premier de la politique européenne de développement. Il intègre aussi pleinement les dimensions économique, sociale et environnementale du développement durable. Ce faisant, il aligne l’action européenne dans le domaine du développement sur le programme de développement durable à l’horizon 2030, tout en l’intégrant dans la stratégie globale de l’UE, qui détaille les principes essentiels qui doivent guider l’action de l’Union dans le monde, dans une optique de promotion de ses valeurs et de défense de ses intérêts.
Le consensus décline la mise en œuvre de l’agenda 2030 autour des priorités suivantes (les « cinq P ») : Peuples, Planète, Prospérité, Paix et Partenariat. Le nouveau consensus met en avant la forte interdépendance entre le développement et les éléments transversaux essentiels que sont la sécurité (Paix), l’aide humanitaire, la migration, la jeunesse, l’égalité hommes-femmes (Peuples), la bonne gouvernance, la démocratie, l’état de droit et les droits de l’homme (Partenariat), l’investissement et le commerce, un engagement novateur à l’égard des pays en développement plus avancés, ainsi que la mobilisation et l’utilisation des ressources nationales (Prospérité), l’environnement, l’énergie durable et le changement climatique (Planète). Ainsi, l’UE et ses Etats membres continueront d’augmenter la mobilisation des financements pour le climat, en particulier en apportant un fort soutien aux actions d’atténuation et d’adaptation dans les pays en développement, en application de l’Accord de Paris sur le climat.
Par ailleurs, le nouveau consensus adopte une approche globale des moyens de mise en œuvre, associant l’aide au développement classique à d’autres ressources, et une approche renforcée de la cohérence des politiques. Le consensus, par ailleurs, prévoit de mobiliser davantage les investissements du secteur privé, notamment via la mise en oeuvre prochaine du Plan d’investissement externe (PIE) ainsi que le soutien au développement de la mobilisation des ressources domestiques des pays partenaires. » ? La programmation conjointe, c’est-à-dire la coordination entre acteurs européens pour la définition des stratégies et des programmes de développement, et la mise en œuvre conjointe par ces acteurs, feront pleinement partie de ses modalités d’application.