M. Bruno Le Maire participe à la réunion de l’Eurogroupe

M. Bruno Le Maire a participé à la réunion de l’Eurogroupe qui s’est déroulée à Bruxelles le 16 janvier 2023.

Déclaration de M. Bruno Le Maire à son arrivée à la réunion de l’Eurogroupe (Bruxelles, 16 janvier 2023)

M. Bruno Le Maire : C’est la première réunion des ministres des Finances en cette année 2023. Je vais aujourd’hui plaider pour une nouvelle donne en matière de politique industrielle européenne. Je pense que c’est la priorité de cette année 2023. Nous voulons une nouvelle donne en matière de politique industrielle européenne. Nous avons déjà fait un certain nombre de propositions avec le ministre de l’économie allemand Robert Habeck et je vais les porter aujourd’hui, en espérant que la Commission puisse faire des propositions dès la fin du mois de janvier, qui doivent être étudiées au Conseil européen au début du mois de février. La première proposition est qu’il faut un choc de simplification en matière d’aide industrielle européenne. Nous avons des projets d’intérêt commun, ils sont utiles, mais ils sont trop lents, ils ne sont pas suffisamment rapides. Ils sont encore trop complexes pour beaucoup d’entreprises, en particulier pour les PME. Nous souhaitons qu’il y ait un choc de simplification en matière d’aide européenne, un choc de simplification en matière de projets d’intérêt collectif européen. Nous voulons que ces projets puissent aboutir en six mois au maximum, pour répondre à la nécessité de réindustrialiser rapidement l’ensemble de l’Union européenne.

La deuxième proposition est que nous voulons avoir des aides d’Etat qui puissent être beaucoup plus massives pour un certain nombre de secteurs que nous avons clairement identifiés. L’hydrogène, les batteries électriques, les panneaux solaires, les semi-conducteurs doivent faire partie de cette liste de projets industriels stratégiques sur lesquels les aides d’Etats doivent être beaucoup plus massives. Elles doivent pouvoir prendre la forme de subventions, mais aussi de crédit d’impôts. Les crédits d’impôt sont un instrument qui a un avantage : ils donnent de la lisibilité et de la stabilité aux investisseurs. Nous pensons donc que les crédits d’impôt sont un instrument utile.

La troisième proposition que la France va porter porte sur l’utilisation de la commande publique pour favoriser la production industrielle verte européenne. La commande publique est un des instruments qui, à notre sens, doit être utilisé pour défendre l’industrie européenne et pour promouvoir cette industrie verte européenne. J’insiste sur la nécessité d’obtenir des résultats très rapides sur cette politique industrielle européenne. On voit aujourd’hui la politique chinoise menée depuis plusieurs années en faveur de son industrie, nous voyons bien les décisions récentes qui ont été prises par l’administration américaine avec l’Inflation Reduction Act. Il n’y a pas un instant à perdre pour mettre en place une nouvelle politique industrielle européenne en faveur de l’industrie verte et en faveur des relocalisations industrielles sur le sol européen.

Pour que cette politique fonctionne, il faut aussi, et c’est le second message que je vais porter aujourd’hui, qu’il y ait un marché européen de l’énergie qui soit renouvelé. Vous savez que nous portons, avec le président de la République, avec beaucoup de force depuis plusieurs mois, cette nécessité de réformer le marché européen de l’énergie. Et pour nous, la priorité dans cette réforme du marché européen de l’énergie est que, tout simplement, les Européens payent le juste prix de la production de l’électricité. L’Espagne investit dans les énergies renouvelables. Il est légitime que l’Espagne puisse payer le prix de ces énergies renouvelables. La France investit massivement dans l’énergie décarbonée, avec l’énergie nucléaire. Il est légitime que les citoyens français payent le juste prix de leur électricité qui est une électricité decarbonée. Tout cela doit nous amener, dans les meilleurs délais, à dissocier le prix des énergies décarbonées des énergies fossiles. C’est une question de justice, c’est aussi une question d’efficacité climatique.

Enfin, nous aurons l’occasion de dire un mot sur la situation économique de l’Union européenne. Elle est meilleure que prévu, avec des résultats économiques qui sont plus positifs que prévu, je crois que c’est une bonne nouvelle et le signe de la solidité de l’économie européenne. L’économie française, par exemple, résiste bien en ce début de l’année 2023. Notre priorité désormais est de continuer à nous battre contre l’inflation avec des mesures ciblées. Nous aurons l’occasion, avec mon homologue néerlandaise Sigrid Kaag, de présenter notre politique en matière de lutte contre l’inflation dès cet après-midi.

There were concerns from the Commission that there might be a subsidy race between France and Germany on the one side and other countries on the other side. What is the best way to address these concerns ?

M. Bruno Le Maire : I think that first of all, this new industrial policy must be in favour of all 27 member states. It is not a policy that we want to put in place just for France and Germany. It must be in the interest of all 27 member states. But if you want to be efficient, you have to think not only about subsidies, we already have subsidies thanks to the IPCEI. You also need to think about tax credits, because tax credits are providing visibility and stability to the investors. So we are just putting those proposals on the table. One thing must be very clear for all of us, this new industrial policy must be in the interest of all member states"./.

Dernière modification : 20/01/2023

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